Le secteur industriel de l'aéronautique français compte plus de 1000 entreprises qui réalisent 70,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023. Deuxième puissance mondiale après les États-Unis, cette industrie emploie 210 000 personnes et contribue fortement à l'économie nationale avec une balance commerciale positive de 23,5 milliards d'euros en 2022.

A retenirAvec 25 000 recrutements prévus en 2023, le secteur aéronautique français continue sa forte dynamique de croissance initiée en 2022 avec 15 000 embauches.

Vue d'ensemble du secteur aéronautique français

Vue d'ensemble du secteur aéronautique français

Le secteur industriel de l'aéronautique en France constitue un pilier économique majeur qui place l'Hexagone au second rang mondial derrière les États-Unis. Cette position s'appuie sur une chaîne de valeur complète, de la conception à la maintenance, tant pour les appareils civils que militaires.

Une industrie nationale performante

L'industrie aéronautique française a généré en 2023 un chiffre d'affaires de 70,2 milliards d'euros. Le tissu industriel rassemble plus de 1000 entreprises et emploie 210 000 personnes. La contribution à la balance commerciale française atteint 23,5 milliards d'euros en 2022, positionnant ce secteur comme premier contributeur aux exportations nationales.

Structure du secteur

Le secteur aéronautique français s'organise autour de quatre grands pôles :

  • La construction d'aéronefs (avions, hélicoptères, drones)
  • La fabrication de moteurs et équipements
  • Les systèmes embarqués et l'avionique
  • La maintenance et les services associés

Répartition géographique

Les activités aéronautiques se concentrent principalement dans quatre régions :

RégionPart des effectifs nationaux
Occitanie38%
Île-de-France27%
Nouvelle-Aquitaine15%
Pays de la Loire12%

Innovation et R&D

L'industrie aéronautique française investit massivement dans la recherche et développement, avec plus de 12% du chiffre d'affaires consacré à l'innovation en 2023. Les programmes de recherche se focalisent notamment sur la décarbonation du transport aérien et la digitalisation des processus industriels.

Perspectives de croissance

Les prévisions pour 2025-2030 tablent sur une croissance annuelle moyenne de 4% du secteur en France, portée par le renouvellement des flottes commerciales et le développement de nouvelles technologies comme l'avion à hydrogène. Le carnet de commandes des constructeurs français dépasse actuellement les 7 années de production.

Les acteurs majeurs de l'industrie aéronautique

Les acteurs majeurs de l'industrie aéronautique

L'industrie aéronautique française s'articule autour de plusieurs grandes entreprises qui structurent un tissu industriel dense de plus de 1000 sociétés. Ces acteurs majeurs définissent les orientations technologiques et productives du secteur, tout en s'appuyant sur un réseau étendu de sous-traitants et d'équipementiers.

Les grands donneurs d'ordres

Airbus domine le secteur avec 661 avions commerciaux livrés en 2023, soit une part de marché mondiale de 52%. Le groupe emploie plus de 45 000 personnes en France réparties sur 25 sites, dont les principaux sont Toulouse (assemblage final des A320, A330 et A350), Saint-Nazaire (tronçons de fuselage) et Nantes (éléments de structure). Le carnet de commandes d'Airbus atteint 8 600 appareils fin 2023.

Dassault Aviation se positionne sur les avions d'affaires (Falcon) et militaires (Rafale). L'entreprise a livré 13 Rafale et 26 Falcon en 2023. Ses sites principaux sont situés à Mérignac (assemblage final), Argenteuil et Seclin. Le groupe compte 9 000 salariés en France.

Les équipementiers de rang 1

Safran, avec 75 000 employés dont 45 000 en France, fournit des moteurs d'avions via CFM International (en partenariat avec GE), des trains d'atterrissage et des équipements. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 19 milliards d'euros en 2023.

Thales intervient dans l'avionique, les systèmes de navigation et la défense. L'entreprise emploie 35 000 personnes en France et génère 17 milliards d'euros de revenus annuels. Elle fournit notamment les systèmes électroniques du Rafale.

Les acteurs du spatial et de la défense

Arianespace assure les lancements spatiaux depuis Kourou avec les fusées Ariane 5 et 6. La société a effectué 5 lancements en 2023. MBDA, détenu par Airbus, BAE Systems et Leonardo, produit des missiles et systèmes de défense, employant 12 000 personnes dont 4 000 en France.

Le réseau des sous-traitants

RangNombre d'entreprisesEffectifs
Rang 115085 000
Rang 240055 000
Rang 3 et 445070 000

L'emploi et les compétences dans l'aéronautique

L'emploi et les compétences dans l'aéronautique

L'industrie aéronautique française affiche une dynamique sociale particulièrement soutenue, avec des besoins croissants en effectifs qualifiés pour accompagner la reprise d'activité post-covid. Les recrutements s'accélèrent nettement, passant de 15 000 postes pourvus en 2022 à une prévision de 25 000 embauches en 2023.

Une forte dynamique de recrutement

Le secteur retrouve en 2025 son niveau d'emploi d'avant crise sanitaire. Les recrutements concernent majoritairement des CDI (85% des contrats), témoignant de la volonté des entreprises de stabiliser leurs effectifs. Les profils recherchés couvrent l'ensemble des niveaux de qualification, du CAP au diplôme d'ingénieur.

Répartition des besoins par domaine d'activité

Les besoins se concentrent principalement sur :

  • R&D et bureaux d'études (35% des recrutements) : ingénieurs calcul, aérodynamiciens, spécialistes matériaux
  • Production (30%) : opérateurs qualifiés, techniciens de fabrication
  • Essais et tests (15%) : techniciens banc d'essai, ingénieurs validation
  • Maintenance et après-vente (20%) : mécaniciens, techniciens de maintenance

Des compétences en tension

La filière rencontre des difficultés pour recruter sur certains métiers traditionnels en tension : mécanique, électricité, électronique, informatique. De nouvelles compétences émergent également autour des technologies d'avenir : hydrogène, électrification, intelligence artificielle, cybersécurité.

Formation et féminisation

Le maillage territorial des établissements de formation permet de répondre aux besoins locaux des industriels. La part des femmes dans les effectifs progresse régulièrement pour atteindre 25% en 2024, portée par des programmes de sensibilisation dès le lycée et des partenariats avec des associations. L'objectif affiché par la filière vise 30% de femmes dans les recrutements d'ici 2027.

Niveau de formationPart dans les recrutements 2024
Bac+5 et plus35%
Bac+2/340%
Bac Pro/CAP25%

La répartition géographique de l'industrie

La répartition géographique de l'industrie

L'industrie aéronautique française structure son implantation autour de plusieurs pôles territoriaux majeurs, formant un maillage dense d'entreprises, de centres de recherche et d'établissements de formation. Cette répartition géographique résulte d'une longue histoire industrielle et d'une politique volontariste d'aménagement du territoire.

Les grands bassins aéronautiques français

La région Occitanie, avec Toulouse comme capitale, concentre 40% des effectifs nationaux du secteur aéronautique en 2024. Le bassin toulousain rassemble plus de 85 000 emplois directs, principalement autour des sites d'assemblage final d'Airbus. L'Île-de-France constitue le second pôle avec 30% des effectifs, notamment dans la recherche et le développement. Les Pays de la Loire complètent le podium avec 15% des emplois du secteur.

Répartition détaillée par territoire en 2024

RégionEmplois directsPart nationale
Occitanie85 00040%
Île-de-France65 00030%
Pays de la Loire32 00015%
Nouvelle-Aquitaine18 0008%
Autres régions15 0007%

Les pôles de compétitivité aéronautiques

La France compte trois pôles de compétitivité majeurs dédiés à l'aéronautique : Aerospace Valley en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine (550 membres), ASTech Paris Region en Île-de-France (300 membres), et EMC2 dans les Pays de la Loire (250 membres). Ces structures favorisent les synergies entre industriels, laboratoires et écoles.

Écosystèmes locaux et spécialisations

Le territoire français présente des spécialisations locales marquées : l'assemblage final à Toulouse, les équipements électroniques en Île-de-France, la mécanique de précision dans les Pays de la Loire. Cette complémentarité renforce la compétitivité globale de la filière française. Les sites de production s'appuient sur des réseaux denses de sous-traitants locaux, créant des écosystèmes industriels performants.

Innovation et R&D dans l'aéronautique française

Innovation et R&D dans l'aéronautique française

Le secteur industriel de l'aéronautique française structure son activité autour de trois grands domaines : l'aviation civile, le spatial et la défense. Cette industrie de haute technologie emploie plus de 210 000 personnes en France et génère un chiffre d'affaires de 70,2 milliards d'euros en 2023.

Clientèle et marchés

Les principaux clients de l'industrie aéronautique française se répartissent en plusieurs catégories :

  • Compagnies aériennes commerciales (45% du CA)
  • États et ministères de la défense (30% du CA)
  • Opérateurs de satellites et agences spatiales (15% du CA)
  • Aviation d'affaires et clients privés (10% du CA)

Position concurrentielle

La France conserve sa position de leader européen dans l'aéronautique, aux côtés de l'Allemagne. Sur le marché mondial, elle fait face à la concurrence des États-Unis (Boeing, Lockheed Martin), du Canada (Bombardier), du Brésil (Embraer) et de la Chine (COMAC) qui monte en puissance.

Innovation et recherche

Le secteur consacre 12% de son chiffre d'affaires à la R&D, soit plus de 8,4 milliards d'euros en 2023. Les financements se répartissent entre fonds privés (65%) et publics (35% via le CORAC notamment).

Axes prioritaires de R&D

  • Propulsion hybride-électrique et hydrogène
  • Matériaux composites nouvelle génération
  • Intelligence artificielle embarquée
  • Systèmes de navigation par satellite

Programmes de recherche collaborative

Les grands programmes fédérateurs comme Clean Sky 2 mobilisent industriels, laboratoires et PME autour de l'avion décarboné. Le budget 2024-2028 atteint 4,1 milliards d'euros pour développer les technologies de rupture nécessaires à la transition écologique du transport aérien.

Domaine R&DBudget annuel (M€)
Propulsion2 100
Matériaux1 800
Avionique1 500
Spatial1 200

Les défis de la transition écologique

Les défis de la transition écologique

L'industrie aéronautique française, qui représente 70,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023, doit répondre aux exigences environnementales tout en maintenant sa position de leader mondial. La filière aéronautique et spatiale s'engage dans une transformation profonde de ses technologies et processus de production.

Les objectifs ambitieux de décarbonation

Le transport aérien a déjà réalisé des progrès considérables avec une réduction de 50% de la consommation de carburant par passager/km depuis 1990. Les constructeurs français visent désormais la neutralité carbone d'ici 2050, conformément aux accords de Paris. Pour y parvenir, l'industrie aéronautique hexagonale mobilise plus de 4 milliards d'euros par an en R&D.

Les innovations technologiques pour l'avion vert

Trois axes majeurs structurent la transition écologique du secteur :

  • La propulsion hydrogène : développement de moteurs et systèmes de stockage adaptés
  • L'électrification : batteries nouvelle génération et systèmes hybrides
  • Les biocarburants durables : production et distribution à grande échelle

La révolution de la propulsion hydrogène

Les industriels français investissent massivement dans la technologie hydrogène. Des démonstrateurs technologiques sont actuellement testés, avec un objectif de mise en service d'avions à hydrogène dès 2035. Cette technologie nécessite une adaptation complète des infrastructures aéroportuaires.

L'électrification progressive

Pour les vols courts et moyens-courriers, l'électrification partielle ou totale constitue une voie prometteuse. Des prototypes d'avions électriques de petite capacité effectuent déjà des vols d'essai. Le développement de batteries plus performantes et plus légères reste un enjeu majeur.

L'essor des biocarburants durables

Les biocarburants aéronautiques durables permettent une réduction immédiate des émissions de CO2. La filière française vise 5% d'incorporation en 2030 et 50% en 2050. Des unités de production sont en construction pour atteindre ces objectifs ambitieux.

Objectifs de réduction des émissions20302050
CO2 (vs 2019)-15%-100%
NOx-30%-90%
Bruit-50%-65%

L'export et la compétitivité internationale

L'export et la compétitivité internationale

L'industrie aéronautique française maintient sa position dominante sur les marchés internationaux, avec des exportations atteignant 23,5 milliards d'euros en 2022. Cette performance témoigne de la compétitivité du secteur, malgré un contexte économique tendu et une concurrence internationale accrue.

La dynamique des exportations françaises

Les ventes à l'international constituent le principal moteur de croissance du secteur aéronautique français. En 2024, les livraisons d'Airbus ont atteint 735 appareils, dépassant les objectifs fixés. Le carnet de commandes s'établit à plus de 8 000 appareils, garantissant une activité soutenue sur les 10 prochaines années. Turkish Airlines a notamment confirmé une commande historique de 220 appareils en décembre 2024.

La compétition internationale

La rivalité entre Airbus et Boeing structure le marché mondial des avions commerciaux. Si Boeing conserve une présence forte en Amérique du Nord, Airbus domine en Europe et gagne des parts de marché en Asie. Dans le secteur militaire, la concurrence avec Lockheed Martin reste intense, particulièrement sur les marchés émergents.

ConstructeurPart de marché mondiale 2024Carnet de commandes
Airbus52%8 042 appareils
Boeing48%7 389 appareils

Les marchés émergents

L'Asie-Pacifique constitue le principal relais de croissance, avec une demande estimée à 18 000 nouveaux appareils d'ici 2042. L'Inde et l'Indonésie présentent les plus forts potentiels de développement. Le Moyen-Orient poursuit également sa montée en puissance, porté par le renouvellement des flottes des grandes compagnies du Golfe.

Répartition géographique des commandes 2024

  • Asie-Pacifique : 45%
  • Europe : 25%
  • Amérique du Nord : 18%
  • Moyen-Orient : 8%
  • Amérique Latine : 4%

Perspectives et enjeux d'avenir

Perspectives et enjeux d'avenir

Le secteur industriel de l'aéronautique en France maintient sa position dominante en 2025, avec un chiffre d'affaires de 70,2 milliards d'euros. Cette industrie, qui emploie plus de 210 000 personnes, doit cependant relever plusieurs défis pour préserver sa compétitivité.

Clientèle et marchés

L'industrie aéronautique française dessert trois segments principaux :

  • Les compagnies aériennes civiles (65% de l'activité)
  • Les forces armées françaises et étrangères (25%)
  • Les opérateurs spatiaux et satellites (10%)

Positionnement concurrentiel

La France se positionne face à plusieurs concurrents internationaux :

PaysParts de marché mondial
États-Unis38%
France22%
Royaume-Uni12%
Allemagne10%

Perspectives et enjeux d'avenir

L'industrie aéronautique française fait face à plusieurs défis majeurs :

Tensions sur les approvisionnements

Les difficultés d'approvisionnement en matières premières et composants électroniques persistent en 2025. Les délais de livraison s'allongent de 6 à 18 mois pour certaines pièces. La dépendance aux fournisseurs asiatiques demeure problématique.

Besoins en recrutement

Le secteur prévoit 25 000 recrutements en 2025 pour répondre à la hausse des cadences. Les profils recherchés concernent principalement :

  • Ingénieurs en aéronautique
  • Techniciens de maintenance
  • Opérateurs qualifiés

Prévisions de croissance

Les analystes anticipent une croissance annuelle moyenne de 4,8% jusqu'en 2026 pour l'industrie aéronautique française. Le carnet de commandes atteint 10 années de production, soutenu par le renouvellement des flottes et l'expansion du trafic aérien dans les pays émergents.

Focus sur l'avenir du secteur industriel de l'aéronautique en France

L'industrie aéronautique française poursuit sa transformation avec des objectifs ambitieux de décarbonation et d'innovation technologique. Les prévisions jusqu'en 2026 montrent une croissance soutenue, malgré des défis liés aux approvisionnements et au recrutement. Le secteur mise sur l'avion vert, les biocarburants et les nouvelles technologies pour assurer son développement durable.